Analyse

Faire des “concessions” pour la conservation

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Il y a six ans, le gouvernement bolivien décidait de faire payer 1$ par hectare de concession aux compagnies d’exploitation forestière. Celles-ci répondirent en abandonnant environ 17 millions d’hectares sur les 22 millions alloués en concession. Apparemment, pour elles, la forêt ainsi abandonnée ne valait même pas 1$ de l’hectare. Quelque chose de similaire se passa aussi au Pérou. Le gouvernement essaya de mettre aux enchères 800.000 hectares de concession en forêt amazonienne mais ne put trouver assez d’investisseurs prêts à offrir le prix minimum (entre 1 et 4$ par hectare et par an).

De telles situations ont amené Jared Hardner et Dick Rice de Conservation International à penser que s’ils offraient aux gouvernements une petite somme par hectare et par an pour conserver les forêts plutôt que de les exploiter, ceux-ci sauteraient sur l’idée. Ils appelèrent cette nouvelle idée « concessions pour la conservation » (’conservation concessions’) car elle fonctionnait exactement de la même manière qu’une concession d’exploitation classique mais sans aucune exploitation.

Dans un article paru en mai dernier dans la revue Scientific American et intitulé « Repenser la consommation verte » (’Rethinking Green Consumerism’), Hardner et Rice expliquent pourquoi ils pensent que les concessions pour la conservation sont une bonne idée. Elles peuvent fournir une source de revenus réguliers comme tout autre usage productif des terres et une partie peut aller aux communautés locales. Il est par ailleurs facile aux gens qui contribuent à une concession pour la conservation de savoir exactement à quoi sert leur argent et ce qu’ils en obtiennent. Louer des forêts à des groupes internationaux sous la forme de concessions pour la conservation peut aussi apparaître plus politiquement correct que leur vente.

Le Pérou a établi formellement la première concession de conservation, appelée « Les amis » (’Los Amigos’) en juillet 2001. Ce bail de 40 ans couvre 140.000 hectares de forêt tropicale. D’après Hardner et Rice, Conservation International est aussi en négociations avec les gouvernements du Guatemala, de Guyana et d’Indonésie pour établir de pareilles concessions dans ces pays.

Il est encore trop tôt pour savoir si le concept des concessions pour la conservation va vraiment prendre son envol et fournir tous les bénéfices que les auteurs attendent mais c’est certainement quelque chose qui vaut la peine d’être suivi.

 

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Si vous souhaitez une copie électronique du papier de Hardner et Rice au format PDF, vous pouvez écrire à Terri Lam ( mailto:t.lam@conservation.org ).

Pour envoyer vos commentaires ou questions aux auteurs, vous pouvez écrire à Dick Rice ( mailto:d.rice@conservation.org ).