De nouvelles recherches contribuent à préparer un avenir meilleur pour les communautés de Papua

BOGOR, Indonésie (15 décembre, 2012)_Des chercheurs travaillant avec les communautés forestières vivant dans le nord de la Papua ont élaboré une série de cartes localisant les ressources naturelles, qui servent à combler le déficit d’informations entre les besoins des communautés locales et les ressources requises par le gouvernement.
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BOGOR, Indonésie (15 décembre, 2012)_Des chercheurs travaillant avec les communautés forestières vivant dans le nord de la Papua ont élaboré une série de cartes localisant les ressources naturelles, qui servent à combler le déficit d’informations entre les besoins des communautés locales et les ressources requises par le gouvernement.

« Les cartes sont des outils puissants : au lieu d’avoir à parcourir des rapports, on peut rapidement comprendre quelles sont les ressources, où elles se trouvent et comment les populations utilisent des zones particulières (dans quelles zones elles plantent le sagou, chassent et pêchent, et où se trouvent les lieux sacrés », explique Michael Padmanaba, scientifique au Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) et coauteur de l’étude.

Établies à l’échelle 1:50000 (identique à celle exigée pour la planification spatiale officielle), ces cartes aideront le gouvernement du district de Mamberamo Raya en matière d’aménagement du territoire, en intégrant les connaissances et les besoins des populations locales, précise Padmanaba.

Totalisant une superficie de 7,8 millions d’hectares (dont 90 % plantés), les forêts de Mamberamo sont considérées comme un élément vital à la subsistance des communautés locales. Chaque district est lié à son engagement d’adhérer à la politique écologique de la Papouasie (conserver un territoire recouvert à 70 % de forêts), tout en prévoyant des espaces pour les activités des villages.

Toutefois, les projets d’aménagement du territoire, par exemple le développement d’infrastructures, l’extraction minière, le développement de la capitale ou l’urbanisation, tiennent rarement compte des connaissances sur le foncièr et les besoins forestiers locaux.

« Les habitants des villages savent où se trouvent les plantes utiles en médecine, où se situent les lieux propices aux cultures. Ces informations seraient utiles aux gouvernements pour décider des zones à protéger et des zones à développer », déclare Padmanaba.

Mais les gouvernements locaux disposent rarement des ressources financières ou humaines permettant de collecter les informations, en général en raison des coûts élevés liés à l’envoi de fonctionnaires chargés d’établir des cartes dans les villages reculés. Par conséquent, les points de vue locaux sont souvent ignorés par le gouvernement.

Selon le scientifique, « tout le monde aime parler d’approches participatives, mais sur le terrain, elles sont difficiles à mettre en œuvre ».

Padmanaba, son collègue Manuel Boissière (CIFOR, CIRAD) et Ermayanti, chercheur à Conservation International Indonésie, ont travaillé deux ans dans six villages du district, l’un situé dans une forêt de production (Burmeso), les autres dans une réserve naturelle.

Ils ont élaboré un ensemble de directives concernant les exigences minimales à respecter pour engager les populations locales dans la planification de l’aménagement du territoire de la région.

« Ces directives fournissent des méthodes à appliquer étape par étape, telles que des entretiens, des discussions de groupe et la réalisation de cartes participative pour permettre aux fonctionnaires de collecter des données nécessaires à l’aménagement du territoire », indique Padmanaba.

Les chercheurs ont également expliqué comment l’utilisation des terres par les populations locales pourrait changer avec les futurs projets de développement. Ils ont découvert qu’à Burmeso, les jardins actuels et une partie des zones de chasse des habitants seront utilisés pour le développement de la capitale du nouveau district. Ainsi, les jardins seront déplacés en plusieurs endroits, dans chaque territoire clanique, et certains villageois modifieront leurs moyens de subsistance pour devenir fonctionnaires ou salariés du privé.

Dans de nombreux villages situés dans les zones de conservation, toutefois, les populations ne souhaitent pas de changements extrêmes dans l’affectation des terres, mais ont vivement exprimé leur souhait de continuer à protéger leurs forêts et leurs terres.

« Selon les populations de ces villages, il reste de la place dans les jardins pour répondre aux besoins locaux pendant les dix, ou même les vingt, prochaines années et satisfaire aux plans de développement », poursuit Padmanaba.

Ces informations sont intégrées dans une carte d’affectation des sols actuelle ainsi que dans une autre carte représentant les futures attentes des populations.

« Nous voulions exposer toutes les connaissances locales de cette région afin d’établir une carte présentant la manière dont les habitants utilisent leurs terres aujourd’hui et ce qu’ils envisagent pour l’avenir. »

Suite à la présentation des cartes au gouvernement de Mamberamo en début d’année, le chef de district Monsieur Demianus Kyew-Kyew a exprimé sa volonté de travailler avec les chercheurs pour former les fonctionnaires du gouvernement à l’aménagement participatif du territoire.

« La formation a commencé en octobre et nous allons poursuivre par une formation au travail de terrain et à l’analyse des données durant le reste de l’année », explique Padmanaba.

« Il s’agit d’une approche véritablement collective de l’aménagement du territoire. »

Ce projet fait partie du Programme de recherche du CGIAR sur les forêts, les arbres et l’agroforesterie (en anglais) et a été financé par l’Agence française pour le développement (AFD).

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