Chronique du DG

Paysages (Partie 1) – Pourquoi les paysages sont-ils importants?

Le Forum mondial sur les paysages se tiendra dans moins d'un mois, et il est temps de se préparer à des débats animés sur le quoi, le pourquoi et le comment des paysages.
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Le Forum mondial sur les paysages se tiendra dans moins d’un mois, et il est temps de se préparer à des débats animés sur le quoi, le pourquoi et le comment des paysages. Le concept de paysage a suscité beaucoup d’intérêt cette année, mais il y a aussi eu beaucoup de questions sur ce que l’on entend par «paysage» et comment une approche paysagère pourrait réellement fonctionner.

Dans une série de blogs à paraître dans les prochains jours, je vais récapituler des réflexions sur les paysages nées de mes discussions avec de nombreux acteurs variés. Dans ces blogs, je ne cherche pas à être concluant ou même scientifique, mais plutôt à stimuler les pensées et les commentaires en amont du Forum.

Pour commencer, pourquoi le «paysage» est-il un concept si important?

L’approche paysagère n’est pas nouvelle dans le secteur du développement, de la conservation ou de la recherche. Nombreux sont ceux, y compris le CIFOR, qui ont souligné l’importance de travailler au-delà des secteurs sur le terrain. Ce qui est nouveau, cependant, c’est le haut-niveau d’intérêt de cette approche. Lors du précédent CCNUCC COP, nous avons entendu que l’accord post-2015 sur le climat pourrait intégrer des problématiques liées à l’agriculture et la foresterie – ce qui constitue le point de départ du Forum mondial sur les paysages. De plus, le travail qui a fait suite à Rio+20 sur le développement d’un agenda post-2015 a souvent insisté sur l’importance de solutions transversales. Il semble que le timing et la prise de conscience soient favorables à de nouvelles solutions et une acceptation plus large.

Il est vrai que certains commentaires ont été moins constructifs, suggérant que le débat sur les paysages est une mode passagère, qui s’évanouira bientôt, alors que des approches de statu quo, supposées plus robustes, persisteront. Je n’en suis pas si sûr.

Quand on regarde les réformes en cours de la Banque mondiale et de la FAO, ainsi que les programmes de recherche CGIAR, il est clair que les approches transversales et innovantes sont largement encouragées. Nous devrions voir l’approche paysagère de la même manière. 

Même si nous limitons le paysage à l’agriculture et la foresterie et aux personnes impliquées dans ces activités, il est clair que nous parlons d’une part majeure de notre avenir commun. Nous dépendons de l’agriculture et la foresterie pour:

En même temps, ces secteurs polluent massivement l’air, l’eau et la chaine alimentaire – et causent un-tiers de nos émissions de gaz à effet de serre.

Ajoutez d’autres composants du paysage, tels que l’énergie renouvelable, les mines, les villes et les usages culturels, et il devient clair que les paysages constituent une part importante de notre avenir.

Alors, qu’espérons-nous améliorer avec une approche paysagère?

La principale raison qui nous pousse à explorer l’approche paysagère est que les secteurs terrestres ont eu de maigres résultats en cherchant des solutions dans leurs territoires institutionnels. Ils sont traditionnellement confinés dans des boîtes, définies au cours de l’histoire par l’activité économique, les communautés professionnelles, les barrières géographiques et les structures gouvernementales.

L’hypothèse paysagère de base est que nous trouverons de meilleures solutions si nous explorons les opportunités communes à des secteurs économiques, disciplinaires et territoriaux disparates. Les solutions combinées que nous trouverons seront meilleures qu’une somme de leurs parties sectorielles spécifiques.

En termes économiques, une approche par les paysages cherchera à réduire, voire éliminer, les externalités entre les secteurs terrestres. En termes de planification, cela permettra de considérer un panel d’options plus complet, évitant des solutions trop restreintes. Cette approche encouragera aussi un plus large panel d’intervenants à tenir compte de plus d’objectifs paysagers. Cela ne signifie pas que l’approche paysagère débouchera toujours sur des opportunités gagnant-gagnant, mais plutôt qu’elle peut apporter un moyen de nous aider à trouver de meilleurs compromis entre les objectifs.

En conclusion, les paysages sont importants parce qu’ils constituent une part majeure du développement durable. Pour réitérer une remarque faite par le chercheur du CIFOR Terry Sunderland dans une interview récente, les efforts payent sur le terrain et on obtient de meilleurs résultats quand les personnes se parlent.

L’approche paysagère ne peut fonctionner qu’à travers des partenariats. Et nous espérons que certains de ces partenariats se forgerons le mois prochain lors du Forum mondial sur les paysages.

Dans mon prochain blog, j’explorerai ce qu’est un paysage, car vous avez été nombreux à demander une définition claire. Restez connectés.

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