Pourquoi les forêts ne jouent pas pleinement leur rôle dans la sécurité alimentaire?

Les forêts pourraient jouer un rôle plus important dans l'alimentation durable de la population mondiale croissante, mais leur contribution est entravée par des facteurs culturels et les données limitées sur la composition nutritionnelle des aliments issus des forêts, selon un nouveau rapport.
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Rendahnya promosi akan perubahan perilaku untuk mendorong konsumsi makanan masih merupakan tantangan, kata Barbara Vinceti, ilmuwan dari Bioversity International. CIFOR / Yayan Indriatmoko

Promouvoir un changement de comportement pour encourager la consommation d’aliments souvent considérés comme inférieurs demeure un grand défi, déclare Barbara Vinceti, une scientifique à Biodiversity International. Photo: CIFOR/Yayan Indriatmoko

BOGOR, Indonésie – Les forêts pourraient jouer un rôle plus important dans l’alimentation durable d’une population mondiale croissante, mais leur contribution est entravée par des facteurs culturels et les données limitées sur la composition nutritionnelle des aliments issus des forêts, selon un nouveau rapport.

Alors que le changement climatique met en péril les récoltes, les auteurs du rapport recommandent une approche holistique des études, ainsi que de la promotion d’aliments forestiers et de leur rôle dans les «régimes alimentaires durables». Le cadre proposé vise à assurer la sécurité alimentaire pour une population atteignant plus de 9 milliards de personnes en 2050 selon les prévisions de l’ONU, alors que le changement climatique met en péril les schémas de récoltes régulières.

Mieux comprendre les aliments forestiers pourrait également décourager la déforestation réalisée au profit de l’expansion agricole et aider à combattre la malnutrition dont souffrent les communautés pauvres.

Les aliments forestiers ont une valeur nutritionnelle. «La nourriture issue des forêts offre des sources de nutriments essentiels tels que le fer, la vitamine A et le zinc – des régimes faisant souvent défaut dans les pays en voie de développement », déclare Amy Ickowitz, une scientifique au Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR). Elle est l’un des auteurs du rapport et d’autres recherches récentes qui ont trouvé une forte corrélation entre le couvert forestier et la nutrition des enfants dans des zones africaines.

Néanmoins, la consommation d’aliments forestiers – baies, noix, champignons, viande de brousse – par les communautés dépend en grande partie des tendances et pratiques locales, selon le rapport.

«L’un des plus grands défis reste de promouvoir les changements de comportement nécessaires pour utiliser et consommer des aliments souvent considérés comme inférieurs », déclare Barbara Vinceti, une scientifique à Bioversity International et auteur principal du rapport.

Par exemple, en Afrique du Sud on apprécie les aliments forestiers échangés sur les marchés locaux et on préfère généralement les ressources sauvages, même si des produits de substitution peuvent être trouvés, selon le rapport.

Alors qu’en Afrique sub-saharienne il est facile de trouver une poignée de baies communes pour subvenir aux besoins quotidien en fer d’un enfant, celles-ci sont rarement consommées – en dépit du fait qu’environ 48 à 68% des personnes y souffrent de malnutrition et que le fer est parmi les formes les plus courantes de sous-alimentation, selon Harvest Plus.

Les contraintes ne sont pas seulement culturelles, déclare Mme Vinceti. Le manque de données et d’indicateurs sur de nombreux types de fruits indigènes signifie qu’il n’existe pas de mesure précise de la composition nutritionnelle ou de la durabilité d’un type d’aliment donné.

Avec de meilleures données sur la composition nutritionnelle des aliments forestiers, on pourrait élaborer un «portefeuille», basé sur le calendrier saisonnier des récoltes et contenant diverses espèces d’arbres fruitiers indigènes pour la culture dans des systèmes agroforestiers. «Cela pourrait se traduire par un approvisionnement en nutriments essentiels sur toute l’année», déclare Mme Vinceti.

L’une des recommandations du rapport est que les scientifiques procèdent à une étude comparative entre les régimes qui dépendent de produits forestiers, au sein de systèmes alimentaires locaux, et d’autres types de régimes alimentaires, en termes de résilience, santé, rentabilité et durabilité.

«Il faudrait mettre davantage l’accent sur la gestion de la diversité des aliments disponibles dans les paysages hétérogènes», préconise Mme Vinceti.

Pour plus d’informations sur les sujets abordés dans cet article, veuillez contacter Amy Ickowitz sur a.ickowitz@cgiar.org.

La recherche du CIFOR sur les forêts et la nutrition fait partie du Programme de recherche du CGIAR sur les forêts, les arbres et l’agroforesterie et est soutenue par le Département britannique du Développement International (DFID) et l’Agence Autrichienne de Développement (ADA).

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