Analyse

De nouvelles cartes montrent une image plus complexe des feux de Sumatra

Tour d'horizon de la situtation des incendies agricoles, à Sumatra
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Gambar 1 - Peta menunjukkan perkembangan kebakaran bulan Februari-Maret 2014 di daerah terbakar yang terluas (22.000 ha) di Pulau Rupat, sebuah pulau kecil di pantai Sumatra, tertumpuk di atas peta tata guna lahan terinci kami di suatu konsesi Acacia (HTI, atau Hutan Tanaman Industri). Peta gabungan tersebut mengilustrasikan bahwa kebakaran dimulai di luar batas konsesi atau di lahan yang dihuni oleh operator (komunitas) berskala kecil dalam konsesi pada awal Februari, dan telah menyebar jauh ke dalam bagian dalam konsesi pada akhir Maret. (Klik pada peta untuk perincian.) Foto @CIFOR

Schéma 1 – La carte montre la progression des incendies de février – mars 2014 dans la plus grande zone brûlée (22 000 ha) à Pulau Rupat, une petite île au large de la côte de Sumatra. Elle est superposée à notre carte détaillée des utilisations des terres dans une concession d’Acacia (HTI ou Hutan Tanaman Industri). Ce type de cartes combinées montre que les incendies ont commencé début février à l’extérieur des limites de la concession ou sur des terres occupées par des petits exploitants (communautés) au sein de la concession. Ils se sont ensuite répandus à l’intérieur de la concession jusqu’à la fin mars. Photo CIFOR

En 2013 et 2014, des épisodes extrêmes de fumées transfrontalières en Asie du Sud-Est – ainsi qu’une sécheresse, provoquée par El-Niño et prévue au cours de la seconde moitié de 2014, qui risque d’engendrer davantage de feux dans l’ensemble de l’Indonésie – ont attiré l’attention sur les causes et origines des incendies dans les zones de tourbières à Sumatra. Ces faits ont également incité les pays concernés de la région à élaborer des politiques pour atténuer les incendies futurs dans la région -et à instaurer des sanctions pour ceux qui déclenchent les incendies.

Notre analyse révèle que les incendies ont commencé soit à l'extérieur des concessions, soit sur des terres occupées par des petits exploitants au sein des concessions.

David Gaveau

Le vice-président de l’Indonésie a convoqué des ministres chevronnés de plusieurs organismes pour faire face au problème. Un «espace de situation» spécial a été mis en place pour assurer d’une part les capacités de lutte contre les incendies et d’autre part une réactivité de quelques heures après que de nouveaux foyers (hotspots) d’incendies soient détectés à l’aide de satellites.

Simultanément, Singapour a élaboré un projet de loi qui permettrait d’infliger des amendes aux entreprises pour les feux ayant lieu dans leurs plantations. (La fumée causée par les feux indonésiens en juin 2013 a étouffé le ciel de Singapour, provoquant des niveaux records de pollution atmosphérique.) Les autorités de Singapour, ainsi que de nombreux groupes militants, blâment actuellement les sociétés de plantation (les exploitants à grande échelle) pour les incendies récents. Ils se basent sur des analyses des foyers d’incendies et des plans cadastraux, selon lesquelles plus de la moitié des foyers d’incendies de 2013 et 2014 se situaient dans des concessions à Sumatra — c’est-à-dire, des terres attribuées aux entreprises pour le développement de plantations, à une échelle industrielle, de monocultures de palmier à huile et d’Acacia.

Les interventions politiques visant à atténuer les incendies nécessitent des informations solides, indiquant qui met le feu sur les terres appartenant à qui. Toutefois, ces renseignements de base font défaut. Il est difficile d’obtenir ce type d’informations en raison des revendications concurrentielles quant à la propriété foncière en Indonésie.

L’utilisation des terres et le régime foncier en Indonésie sont régis par un enchevêtrement de lois nationales, provinciales et coutumières. Ces lois sont souvent en concurrence les unes avec les autres, ce qui rend difficile de savoir qui possède quelle partie de terres. Cette situation est aggravée par un afflux de migrants en quête de terres, ainsi que par des investisseurs de niveau intermédiaire et d’origine inconnue qui investissent dans l’expansion agricole. Des tensions – et parfois même des conflits – peuvent naître entre ces différents utilisateurs des terres.

Un autre facteur de confusion est le fait que les feux se déplacent à travers des paysages, poussés par la topographie et le vent.

On ne peut pas présumer – en se basant uniquement sur les emplacements des foyers d’incendies superposés à des cartes des concessions – que les feux au sein des concessions seraient causés par les grandes entreprises. Il y a deux raisons majeures à cela:

  1. Les terres situées à l’intérieur des limites d’une concession peuvent ne pas être entièrement contrôlées par l’entreprise en question. Une grande partie peut être revendiquée et occupée par des exploitants indépendants des terres. Ces derniers peuvent être à l’origine des feux dans les concessions.
  2. Les feux peuvent commencer à l’extérieur des concessions et se répandre dans l’intérieur des concessions.

Nous montrons ici qu’il est possible de produire des cartes détaillées de l’utilisation des terres au sein des concessions, indiquant les zones occupées par des utilisateurs des terres indépendants (exploitants à une échelle petite ou intermédiaire), à l’aide d’images datant d’avant et d’après les feux. Ces images proviennent du satellite LANDSAT récemment lancé par la NASA. Nous pouvons également produire des cartes détaillées de la progression des incendies. Ces cartes indiquent où les feux commencent et où ils se terminent, en utilisant une combinaison des données de LANDSAT et celles des foyers d’incendies.

Nous avons appliqué nos méthodes aux incendies de février et mars 2014 ayant généré les deux plus grandes zones brûlées dans la province de Riau à Sumatra. L’une de ces zones se situe dans le district de Bengkalis et l’une sur l’île voisine de Pulau Rupat.

Notre analyse révèle que les incendies ont commencé soit à l’extérieur des concessions, soit sur des terres occupées par des petits exploitants (communautés locales ou de migrants) au sein des concessions (voir la schéma 1 plus haut et la schéma 2 ci-dessous).

Gambar 2 - Peta menunjukkan perkembangan kebakaran bulan Februari-Maret 2014 di daerah terbakar yang kedua terluas (18.000 ha) di kabupaten Bengkalis, (lihat inset untuk lokasinya), tertumpuk di atas peta tata guna lahan terinci kami di suatu konsesi Acacia (HTI, atau Hutan Tanaman Industri). Peta gabungan tersebut mengilustrasikan bahwa kebakaran dimulai di luar batas konsesi atau di lahan yang dihuni oleh operator (komunitas) berskala kecil dalam konsesi pada awal Februari, dan telah menyebar jauh ke dalam bagian dalam konsesi pada akhir Maret. (Klik pada peta untuk perincian) Foto CIFOR

Schéma 2 — Carte révélant la progression des incendies de février-mars 2014 dans la deuxième plus grande zone brûlée (18 000 ha) dans le district de Bengkalis (voir l’encadré pour la localisation), superposée à notre carte détaillée de l’utilisation des terres dans une concession d’Acacia (HTI ou Hutan Tanaman Industri). Les cartes combinées montrent que les incendies ont commencé début février à l’extérieur des limites de la concession ou dans des terres occupées par des petits exploitants (communautés) au sein de la concession. Ensuite, jusqu’à fin mars, les incendies se sont répandus à l’intérieur de la concession. Photo CIFOR

Bien que notre analyse ne doive pas être interprétée comme une exonération totale des entreprises – qui ont fait usage de feux dans le passé pour défricher des terres – elle montre que la situation sur le terrain est plus complexe que souvent supposé. En outre, les entreprises ne sont pas toujours entièrement à blâmer lorsque des feux sont déclenchés sur leurs concessions. Nos résultats risquent de compliquer les efforts visant à tenir les entreprises responsables et à sanctionner les contrevenants.

Notre analyse souligne la nécessité de continuer – et de développer – ce type de suivi, ainsi que de s’éloigner d’un jugement basé sur une simple superposition des cartes de foyers d’incendies et de concessions. La situation sur le terrain, telle que nous pouvons la percevoir actuellement, est plus complexe que cela.

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