Analyse

De Lima à la pratique en l’Afrique centrale

On a trop mis l'accent sur l'atténuation du changement climatique en Afrique, place à l'adaptation !
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Kisangani, Democratic Republic of Congo. Ollivier Girard/CIFOR photo

Transport de bois de feu à Kisangani en République démocratique du Congo. Ollivier Girard/CIFOR

L’idée qu’il faut reconnaître l’importance de l’adaptation pour faire face au changement climatique a grandement progressé à Lima lors de la COP 20 de la CCNUCC. Le processus du Plan national d’adaptation (PNA) a obtenu davantage d’attention. La façon dont le PNA peut être pris en charge par le FVC (Fonds vert pour le climat) sera un sujet des discussions préalables aux pourparlers de Paris en 2015. Le Forum mondial sur les paysages (Global Landscape Forum ou GLF) organisé parallèlement à la COP par le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) et ses partenaires, affirme clairement que les approches d’adaptation et d’atténuation peuvent être combinées et renforcées par les « approches paysagères ».

Il est temps pour les pays et les régions de mettre les résultats de Lima en pratique, tant au niveau national que régional.


Note de la rédaction : Une version de cet article a été publiée sur le site web du Programme de leadership environnemental Beahrs de l’Université de Californie à Berkeley.


La position de l’Union africaine a toujours été de donner la priorité à l’adaptation dans toutes actions liées à la lutte contre le changement climatique en Afrique. Cependant, en Afrique centrale on n’a pas le même avis. Ici, l’atténuation par la REDD+ (Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts), la conservation, la gestion durable des forêts et le renforcement des stocks de carbone forestier dans les pays en voie de développement ont été considérées comme prioritaires, tandis que l’adaptation n’a pas reçu suffisamment d’attention.

Avec les projets CoFCCA (Forêts du bassin du Congo et adaptation au changement climatique) et COBAM (Changement climatique et forêts du bassin du Congo : synergies entre adaptation et atténuation), le CIFOR et ses partenaires ont commencé en 2008 à sensibiliser sur la nécessité de travailler également sur l’adaptation et sur la synergie entre l’adaptation et l’atténuation. En réponse, un chapitre entier du rapport « Les forêts du bassin du Congo : état des forêts 2013 » a été consacré à l’adaptation. En outre, la COMIFAC (Commission des forêts d’Afrique centrale) a inclus l’adaptation dans son nouveau plan de convergence de 10 ans. Ce plan doit encore être appliqué en pratique aux niveaux régionaux, nationaux et locaux.

Certaines questions clés peuvent aider à transformer le plan sur le terrain.

Pour les pays de la région, le PAN est-il aussi intéressant que la REDD-RPP (plan de préparation à la REDD) ? La vulnérabilité des communautés pauvres face au changement climatique peut-elle recevoir la même attention que la vulnérabilité des stocks de carbone face à la déforestation / dégradation ? Les compromis et les possibilités de synergie entre l’adaptation et l’atténuation peuvent-ils être explorés dans le cadre des 12 paysages définis initialement pour la conservation de la biodiversité dans le bassin du Congo ? Peut-on trouver un équilibre entre les forêts humides et les autres écosystèmes des pays d’Afrique centrale ? Et entre la forêt et les autres secteurs ?

Juste avant la conférence sur le climat à Lima, le CIFOR et ses partenaires ont lancé une réflexion sur « les opportunités et les défis des thèmes émergents sur le changement climatique en Afrique centrale » lors d’une réunion du PFBC (Partenariat pour les forêts du bassin du Congo). Cela a été l’occasion de discuter de sujets tels que l’adaptation, la synergie entre l’adaptation et l’atténuation, l’agriculture et la conservation des mangroves. Bien qu’un tel événement permette déjà de contribuer à donner de l’importance à l’adaptation dans les dialogues climatiques en cours, l’appel à l’action de Lima peut fournir les moyens d’aller plus loin. Les parties prenantes intéressées par le développement et le bien-être de la région ne peuvent pas ignorer cet appel à donner la même attention à l’adaptation et à l’atténuation dans la lutte contre le changement climatique.

Il faut rectifier le programme d’adaptation en Afrique centrale.

Denis Sonwa est un scientifique chevronné du CIFOR basé à Yaoundé au Cameroun. Il peut être contacté à l’adresse d.sonwa@cgiar.org.

La recherche du CIFOR en Afrique centrale s’inscrit dans le cadre du Programme de recherche du CGIAR sur les forêts, les arbres et l’agroforesterie.

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