HÉROÏNE DE LA FORÊT : Catharine Watson intervient au nom des forêts ougandaises

Les forêts et terres boisées naturelles de l'Ouganda couvraient 4,9 millions d'hectares (ha) en 1990, soit 24 pourcent de la superficie totale du territoire, selon les estimations du Plan Forestier National ougandais.
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Cathy Burkina

La passion inépuisable de Mme Watson pour les personnes et l’agroforesterie, son envie de résultats et son habilité à élaborer des stratégies font d’elle une femme extraordinaire – une véritable héroïne de la forêt, selon Otim Joseph, un superviseur de la gestion forestière à l’Office Nationale des Forêts ougandais. Photo: Claude Nankam

Note de la rédaction : La Journée Internationale de la Femme est célébrée le samedi 8 mars. En honneur des nombreuses contributions des femmes à la foresterie, Nouvelles des Forêts publie des histoires de lecteurs sur leurs «héroïnes de la forêt» – des femmes ayant consacré leur vie à faire la différence pour les forêts du monde et les personnes qui y vivent. Durant toute la semaine, nous allons partager ces histoires de femmes. Dans celle-ci, notre blogueur invité Otim Joseph raconte son héroïne de la forêt, Catharine Watson.

Les forêts et terres boisées naturelles de l’Ouganda couvraient 4,9 millions d’hectares (ha) en 1990, soit 24% de la superficie totale du territoire, selon les estimations du Plan Forestier National ougandais. En 2005, cette zone a été réduite à un peu plus de 3,6 millions d’hectares, soit 18% de la superficie totale – une perte de 27% en seulement 15 ans.

Face à cette tendance inquiétante, afin de soutenir le contrôle de la perte importante des forêts du pays, l’Ouganda a obtenu une aide essentielle de la part de personnes passionnées telles que Catharine Watson, responsable du développement de programme au Centre Mondial de l’Agroforesterie (ICRAF).

En 2005, pour sensibiliser les Ougandais au problème, elle a contribuer à fonder une mesure de foresterie sociale nommée Tree Talk via l’organisation non gouvernementale locale Fondation Straight Talk. Dans le cadre de cet effort, le journal Tree Talk a été distribué dans des écoles, les bureaux publics et ailleurs pour aborder des enjeux liés aux forêts et à la conservation. Afin de dépasser les faibles niveaux d’alphabétisation, Catharine a mis en place des émissions radio dans une douzaine de stations radio en plusieurs langues locales. Cela a sensibilité la population à la conservation des forêts et a – surtout – créé une forte demande pour la plantation d’arbres, pour laquelle elle a employé de jeunes forestiers professionnels pour l’aider.

En 2006, lors d’une insurrection dans le nord de l’Ouganda, les personnes déplacées ont coupé les arbres autour des camps. Ceci a incité Tree Talk à signer un accord avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour financer l’installation de pépinières et la plantation de parcelles d’arbres par Tree Talk, afin de fournir aux écoles du bois de feu pour cuire les rations du PAM. Tree Talk a planté environ 480 000 arbres.

À ce jour, le projet de Catharine a donné lieu à la plantation de plus de 7 millions d’arbres (dont 95% d’espèces indigènes) dans le nord de l’Ouganda, ce qui a réduit la pression sur la forêt naturelle.

Dans un pays où les forestiers professionnels sont très rares et seulement 1 sur 100 est une femme, Mme Watson a contribué à engendrer, à travers de son ONG Mvule Trust, une «explosion démographique» de forestiers femmes à l’Université nationale de foresterie en donnant des bourses à 122 forestiers, dont 75%sont des jeunes femmes. Les inscriptions universitaires de femmes sont passées de 15 à 40%– rendant la construction d’un plus grand nombre de latrines nécessaire, ce que Catharine a supervisé.

De nombreux jeunes forestiers ont trouvé un emploi. Mais le marché du travail ne pouvait pas tous les accueillir. Catharine ne voulait pas qu’ils perdent leurs compétences et connaissances acquises à l’université. Ainsi, elle finance actuellement 30 stages et tutorats de ces jeunes forestiers à l’Office National des Forêts, afin qu’ils puissent appliquer leurs compétences pour aider à augmenter la couverture forestière en Uganda. Les stages visent également à améliorer l’employabilité des diplômés Mvule et à prévenir le chômage de longue durée chez les jeunes.

Mme Watson a également abordé d’autres aspects de la biodiversité forestière. En raison de la destruction de leur habitat, le nombre de chimpanzés vivant dans la Gorge de Kyambura en Ouganda occidental a été réduit à environ 24 individus. Grâce à Mvule Trust, Catharine soutient un programme d’agroforesterie communautaire qui cherche à créer un corridor forestier pour que les chimpanzés puissent se déplacer de la gorge vers une forêt voisine ayant une plus grande population de chimpanzés.

En février, elle a aidé financièrement six professionnels du secteur forestier ougandais pour qu’ils participent au Congrès Mondial sur l’Agroforesterie 2014 en Inde.

La passion inépuisable de Mme Watson pour les personnes et l’agroforesterie, son envie de résultats et son habilité à élaborer des stratégies font d’elle une femme extraordinaire – une véritable héroïne de la forêt.

Otim Joseph est un superviseur de la gestion forestière à l’Office National des Forêts ougandais.

Les opinions exprimées ci-dessus sont celles de l’auteur et non celles du Centre de Recherche Forestière Internationale.

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